Samedi 10 mai 2025
DU JARDIN AU PALAIS.
DU JARDIN AU PALAIS.
Parasha : A’haré Moth – Kédoshim
Un voyage messianique du jardin d’Éden à la royauté restaurée.
Introduction : après la mort… vers la sainteté.
C’est ce qui décrit le mieux les deux parasha que nous abordons cette semaine.
Les deux parasha A’haré Moth (« après la mort ») et Kédoshim (« saints ») forment un chemin étroit.
Du jardin d’Éden au palais de Gloire, A’haré Moth commence après la mort des deux fils d’Aaron, un drame qui montre que la proximité divine exige la sainteté.
L’Éternel y établit Yom Kippour, le Jour des Expiations. Le Grand Prêtre entre dans le Saint des Saints avec le sang du sacrifice, et un bouc est envoyé dans le désert pour porter les fautes du peuple — une image puissante du sacrifice parfait de Yeshoua, notre Grand Prêtre céleste, qui a offert son propre sang pour une rédemption éternelle.
Mais la Torah ne s’arrête pas à l’expiation. Vient Kédoshim, avec cet appel saisissant :
« Soyez saints, car Moi, l’Éternel, Je suis saint. »
Cette sainteté s’exprime dans la vie concrète : aimer son prochain, être juste, rejeter l’idolâtrie.
Yeshoua accomplit cette œuvre divine : Il ne fait pas que nous purifier, Il nous transforme.
Il grave la Torah dans nos cœurs pour que nous vivions dans l’amour et la lumière.
Ainsi, le sang expié (A’haré Moth), l’Esprit sanctifie (Kédoshim), et le Messie accomplit les deux.
L’Éden : une condition d’existence.
A’haré Moth, c’est l’après — après la séparation du Jardin d’Éden, ce Paradis perdu.
Éden, c’est l’origine. Ce mot signifie délice, plaisir pur, mais il dépasse toute notion charnelle.
L’Éden n’est pas un territoire à retrouver, mais une qualité d’être, un état d’harmonie première, une condition spirituelle d’existence.
Éden, c’est le souffle de Dieu dans l’homme, la paix parfaite entre le ciel et la terre, entre l’âme et son Créateur.
Un monde où il n’y a ni peur, ni honte, ni fausseté. C’est l’existence telle qu’elle était voulue dès le commencement : transparente, lumineuse, pleine de Présence.
Éden, ce n’est pas seulement un passé à regretter, ni un futur à espérer.
C’est une réalité intérieure à retrouver, un état de l’âme rétablie à sa Source.
Dans ce sens, l’Éden est le cœur de la mission du Messie : non seulement nous sauver, mais nous restaurer à cet état d’origine, nous revêtir à nouveau de cette lumière perdue, et nous faire demeurer dans la proximité divine.
Le sang : mémoire de l’Éden et chemin de sainteté.
L’Éden est l’état de communion parfaite, avant la séparation, avant la chute. Un lieu où l’âme respirait Dieu comme l’air lui-même.
L’Éden est le commencement, mais aussi la finalité. Car le Messie ne vient pas seulement réparer, mais restaurer ce qui fut.
La guématria de « Éden » est 124, symbole du Temple intérieur de l’homme restauré. Ce nombre 124 pointe aussi vers le verset :
« La vie de la chair est dans le sang, car l’âme est dans le sang. »
C’est absolument merveilleux que dans ce mot Éden se dévoile, à travers la guématria 124, exactement le sens caché de ces deux parasha.
C’est pourquoi la voie vers Éden passe par le sang.
Dans la parasha A’haré Moth, le sang est au centre : le sang des sacrifices, le sang qu’il est interdit de consommer, le sang comme vecteur de vie, mais aussi comme porte d’expiation.
« Car c’est le sang qui fait expiation par la vie. »
Le sang de Yeshoua, selon l’enseignement messianique, est le sang de l’Éden versé pour rouvrir le Jardin fermé.
Là où le sang de l’homme criait vengeance (le sang d’Abel), le sang du Messie crie réconciliation.
Le sang est la mémoire de l’Éden perdu. Et c’est par ce sang que nous sommes rendus saints.
Kédoshim : redevenir Adam d’Éden.
Kédoshim est un appel à redevenir Adam d’Éden — l’homme tel qu’il était au commencement.
Le Jardin n’est pas définitivement fermé. Le chemin y est gardé par les anges et l’épée flamboyante, mais c’est une voie pour les justes, les purifiés, ceux qui vivent selon la sainteté que donne la Torah avec ses enseignements.
Le Messie ne vient pas promettre une place au ciel, mais ouvrir le chemin du Jardin intérieur.
Il est l’Homme nouveau, le Second Adam, non fait de poussière seule, mais de souffle pur et de sang sanctifié.
Par son sang, l’arbre de la connaissance redevient l’arbre de vie. Par son Esprit, le souffle d’Éden revient habiter en nous.
Du Jardin… au Palais
Mais ce Jardin n’est que le commencement. Il est l’origine, la pureté retrouvée, le souffle restauré — mais non la fin du voyage.
Car l’Éden, aussi splendide soit-il, n’est pas encore le trône.
Le Jardin est l’intimité, le Palais est la gloire.
Le Jardin est le lieu de la rencontre, le Palais est le lieu du règne.
A’haré Moth, c’est l’après-coup, l’exil, comme Adam chassé du Jardin, comme Nadav et Avihou, fauchés dans leur désir ardent, égaré dans sa direction.
Mais vient Kédoshim, et avec lui, le chemin du retour.
Un appel à une nouvelle qualité de vie, à une sainteté incarnée, à une vie où la Torah se grave dans le cœur.
Du Jardin perdu, nous retrouvons le chemin d’Éden, mais cette fois éclairé par le sang du Messie et sanctifié par l’Esprit.
Ce chemin ne nous ramène pas simplement en arrière, il nous propulse en avant : vers le Palais royal, la demeure éternelle du Roi, où le Jardin devient Royaume, et l’homme, non seulement restauré, devient prince dans la maison du Père.
Conclusion :
Il existe un jardin que les mots n’atteignent pas. Il se trouve au-delà du visible, mais non inaccessible. C’est le lieu du cœur restauré, le soupir de l’âme pour le Saint.
L’Éden est une promesse, une mémoire et un appel.
Et chaque acte de sainteté, chaque battement de cœur habité par l’amour du Messie ouvre un peu plus la porte du Jardin.
Les parasha A’haré Moth et Kédoshim viennent poser les fondements d’un retour : retour à la sainteté, retour à la vie, retour à la Présence.
Et ce retour, ce n’est rien d’autre qu’un chemin vers l’Éden, pour finalement entrer dans le Palais du Roi.
Et il est dit que ce jardin est appelé aussi Gan Ha-‘Eden, le jardin des délices, car là, tout est pur, et l’homme ne cherche plus à prendre, mais à être.
Éden, c’est l’Olam HaBa — le monde à venir — mais c’est aussi le souffle en nous aujourd’hui, quand l’âme se souvient.
Quand le cœur soupire : « Ramène-moi dans Tes délices, Éternel. »
Et ce seul chemin, c’est Israël — seule et unique voie qui reconnaît le Messie-Torah — et c’est par ce chemin que l’on est conduit à ressusciter par Yeshoua et à devenir saint.
Le Jardin était le commencement, le Palais est la promesse — mais c’est maintenant que se trace le chemin vers le Roi.
Qu’un pas de foi soit posé, que chaque pas soit sanctifié, que la Torah vivante s’inscrive au cœur, et que le souffle du Messie ramène l’âme à l’Éden, pour la faire régner dans la gloire du Palais.
Plus de regards en arrière : que la marche s’accomplisse, purifiée par le sang, conduite par l’Esprit, jusqu’à ce que la Présence habite pleinement l’être restauré.
« Il y a un jardin secret, hors du temps, que seul le cœur fidèle peut reconnaître — non un lieu extérieur, mais une demeure intérieure, empreinte d’Éden, que l’âme garde en mémoire depuis le commencement. C’est le reflet du monde à venir, un sanctuaire caché de sainteté, murmure d’un paradis perdu et promesse d’un retour. Là, la Présence divine attend l’épouse restaurée. Là, Yeshoua nous conduit, pas à pas, vers l’intimité retrouvée avec la Source de toute vie. »
Shabbat shalom L . B
Lecture de la parasha
A’haré moth: Lévitique:
Chapitre:16 verset 10 à chapitre 18 verset 30.
Kedochim: Lévitique:
Chapitre: 19 verset 1 à chapitre 20 verset 27.
Lectures messianiques:
Romains 6; 1 à 23.
Ephésiens 5; 1 à 18. Et 6; 1 à 3.
Lecture de la haftarah:
Amos: 9: 7 à 15.
Ezechiel: 20: 2 à 20.