Parasha Emor


Samedi 17 mai 2025.


Quand l’Amour dépasse la loi.

Quand l’Amour dépasse la loi.

La paracha Émor (« Parle ») s’adresse aux kohanim, les prêtres. Dieu dit à Moïse :

 « Émor el haKohanim » – Parle aux prêtres. Mais le verbe « émor » (אמר) est particulier. Il évoque une parole douce, pesée, qui élève. Dieu est ordre. Dieu est sainteté. Dieu est lumière. Et lorsqu’Il établit Son service, rien n’est laissé au hasard. L’ordre et la discipline sont au coeur de cette parasha. Les fêtes sont données dans un ordre précis avec des dates précises, comme une chronologie infaillible et durable.

Dans cette parasha, l’Éternel impose une discipline stricte aux prêtres chargé du sanctuaire : une séparation rigoureuse entre le sacré et le profane. Les lois visent à préserver une pureté extérieure pour s’approcher de la sainteté divine. Mais… qui peut réellement répondre à une telle exigence ? Même les plus grands hommes de Dieu sont limités par leur nature mortelle. Un seul a tout accompli : Yeshoua, le Fils du Dieu vivant.

Yeshoua n’était pas simplement pur. Il est la source même de la pureté. Il n’a pas fui l’impur — Il l’a transformé. Les prêtres ne pouvaient pas toucher un mort ? Lui les a ressuscités. Ils évitaient le lépreux ? Lui s’en est approché — et la chair a été guérie.

Yeshoua n’était pas souillé par l’impureté :  Il l’a détruite. Car Il est la Vie, la Résurrection, la Sainteté vivante.

La Torah déclare : « Œil pour œil, dent pour dent. » (Lévitique 24:20)
Yeshoua le rappelle, mais ajoute :
« Vous avez appris qu’il a été dit : œil pour œil… Mais moi, je vous dis : ne résistez pas au méchant. Si quelqu’un te frappe, tends-lui aussi l’autre joue. »
Il ne contredit pas la Loi. Il en révèle le cœur profond.
La loi du talion était une barrière contre l’excès de vengeance. 

Yeshoua, Lui, ouvre une porte vers une justice plus haute : non pas fondée sur la réciprocité du coup, mais sur le pouvoir de la transformation intérieure.

Dans Émor, le prêtre porte des habits sacrés. Mais notre Grand Prêtre céleste, Yeshoua, a porté un vêtement invisible qui est la compassion.

Et voici ce que l’Esprit nous révèle:
Ceux qui nous rejettent, ceux qui rejettent Dieu… ne doivent pas être rejetés à leur tour.
Souvent, ils sont des cœurs blessés, des âmes éloignées, des ignorants de l’amour véritable. Yeshoua ne les a pas ignorés. Il les a attirés avec grâce.

C’est cela, notre appel :
✔️ Ne pas répondre au rejet par le rejet.
✔️ Ne pas se refermer dans une justice rigide.
✔️ Mais porter la compassion comme un vêtement sacerdotal.

« Pardonne-leur… ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23:34)

Dans Émor, la sainteté sépare. Mais avec Yeshoua, la sainteté rapproche  et restaure.
« Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Yeshoua… Il n’y a plus ni Juif ni Grec… vous avez revêtu le Messie. »
Comme les prêtres revêtaient leurs habits pour s’approcher de Dieu, nous revêtons Yeshoua, et en Lui nous sommes rendus purs, saints, et dignes, portant l’habit de la compassion.

« Œil pour œil » ne signifie pas : rejette celui qui te rejette. Cela signifie : ne deviens pas comme lui. Porte la compassion — comme un vêtement de prêtrise.

Dans Émor, le kohen gadol (grand prêtre) portait un vêtement spécial, avec les noms des tribus d’Israël sur son cœur.
Et nous ? Nous portons aussi des noms sur notre cœur :
🔹 les noms de ceux qui nous blessent,
🔹 les noms de ceux qui nous méprisent.
Parce que nous sommes appelés à les amener devant Dieu, non à les repousser.

La compassion est plus qu’un sentiment : c’est le vêtement royal du Grand Prêtre.
Et en Yeshoua, nous sommes revêtus de ce manteau céleste — non pour rejeter, mais pour relever.

La compassion n’est pas une faiblesse. C’est le feu doux de la sainteté.

La vraie réponse au rejet

Ce n’est pas : « œil pour œil ».
Ce n’est pas : « je t’ignore à mon tour ».
C’est : « Je choisis de ne pas te rejeter, car tu n’as pas encore rencontré Celui qui m’a relevé. »

Celui qui me rejette ne connaît pas encore l’amour du Père.
Je ne lui rendrai pas son rejet.
Je vais le porter dans la prière.
Comme le Grand Prêtre portait les noms d’Israël sur son cœur, moi aussi, je porte ceux qui sont loin, et je demande à Dieu de les ramener — par la compassion.

Conclusion

Portons un nouveau regard — un regard de compassion — sur ceux qui nous rejettent.
Car c’est là, précisément, l’appel de cette parasha.
Non pas une sainteté qui se retire,
mais une sainteté qui attire, qui relève, qui guérit.
C’est cela, le cœur du message :
la compassion comme réponse,
le vêtement du Grand Prêtre comme appel.

« Vous avez appris qu’il a été dit : œil pour œil… Mais moi, je vous dis : ne résistez pas au méchant. Si quelqu’un te frappe, tends-lui aussi l’autre joue. »

Face à ceux qui nous blessent, ne nous laissons pas dominer par nos émotions.
N’écoutons pas la voix de la chair qui se vexe, qui s’enflamme ou qui veut riposter.
Écoutons plutôt la voix intérieure, ce mur de compassion que l’Esprit élève en nous —
une muraille silencieuse, mais puissante,
qui inspire nos choix et garde notre paix.

Cela ne signifie pas être faible ni tout accepter.
Il est parfois nécessaire de s’éloigner physiquement de ceux qui nous font du mal.
Mais même à distance, la prière a un pouvoir réel :
elle peut désarmer les cœurs les plus durs,
et les rendre doux… comme un agneau.

Shabbat shalom 

L B

Parasha du samedi 1 mai 2021. Parasha EMOR : 31.

Lecture de la parasha : Lévitique : Chapitre 21 verset 1 à chapitre 24  verset 23.

Lecture de la haftarah : Ezéchiel : Chapitre : 44 verset 15 à 31.

Lecture messianique : Mathieu: Chapitre: 5 verset 38,42. Galates: Chapitre: 3 verset  26 ,29.


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