Parasha du samedi 9 novembre 2024.
Le voyage d’Abraham.
Le voyage d’Abraham
Dans la parasha Lekh Lekha, Dieu appelle Avram à quitter sa terre pour se rendre au pays de Canaan, lui promettant de faire de lui une grande nation. Ce départ ne se limite pas à un simple déplacement physique ; il symbolise un profond voyage spirituel. L’expression « Lekh Lekha » – « va pour toi » ou « va vers toi » – invite à un voyage intérieur, un retour vers l’identité divine. Dieu incite Avraham à « aller vers lui-même », à découvrir sa véritable identité en Dieu.
Canaan est souvent vu comme un symbole du Royaume à venir dans la tradition messianique, une terre promise céleste. Le Messie, en particulier dans la foi en Yeshoua, est celui qui guide son peuple vers ce royaume de paix et de plénitude. Canaan représente ainsi une image préfigurée de la paix et de la présence divine, que le Messie, ou Yeshoua, est venu accomplir spirituellement et qu’il réalisera pleinement à la fin des temps.
Avram obéit et quitte sa terre natale ainsi que sa famille. En raison d’une famine, Avram se rend en Égypte, où il se fait passer pour le frère de Saraï afin d’échapper aux dangers. De retour en Canaan, il se sépare de son neveu Loth, qui choisit la région de Sodome. Plus tard, Avram sauve Loth lors d’une guerre de rois et reçoit la bénédiction de Melchisédek. Dieu scelle ensuite une alliance, annonçant que les descendants d’Avram seront asservis, mais finalement délivrés. Par la suite, Hagar, la servante de Saraï, donne naissance à Ismaël. Enfin, Dieu change les noms d’Avram en Avraham et de Saraï en Sarah, et institue la circoncision comme signe de l’alliance.
Abraham et Sarah sont nés dans une famille imprégnée de croyances et de pratiques idolâtres. Dieu leur demande de quitter cette famille aux racines mêlées de traditions païennes et de cultes anciens. Abraham part avec Sarah, Loth et tous ses serviteurs pour se rendre en Canaan. Ce départ peut aussi être vu sous un autre angle plus personnel : Abraham et Sarah n’ont pas eu un départ facile dans la vie. Ils sont nés dans une famille aux affaires troubles, avec des zones d’ombre et des relations ambiguës.
En quittant un environnement imprégné d’idolâtrie et de traditions païennes, Avraham entreprend une transformation personnelle et spirituelle. Cet appel à se détacher de son passé symbolise le besoin de se libérer des liens, des influences et des attachements.
Loth peut être vu comme l’âme d’Abraham, en quête de rédemption. Abraham vit une guerre intérieure, cherchant à se libérer des influences du mal. La guématria le confirme : Loth (45) et rédemption (45). La rédemption fait référence à l’acte de libérer quelqu’un d’une situation de captivité ou de péché. Elle incarne l’idée de libération de l’âme humaine du péché et de la souffrance.
Tout comme Abraham, nous portons souvent la souffrance de l’âme en quête de paix dans cette vie. Nos âmes sont marquées par un lourd passé ancestral de générations idolâtres et sans Dieu. Les défis qu’Avraham rencontre, tels que ceux avec Pharaon en Égypte, symbolisent les luttes que nous menons face aux « fantômes du passé ». Pharaon représente ici l’adversaire spirituel, qui tente de détourner l’âme de son chemin de vérité. En tant que croyants, nous affrontons ces tentations, sachant que Satan, l’accusateur, cherche à nous rappeler nos erreurs pour nous éloigner de notre destinée divine.
Un verset biblique, dans Apocalypse 12:10, décrit Satan comme l’accusateur : « Maintenant le salut est arrivé, ainsi que la puissance, le règne de notre Dieu et l’autorité de son Messie, car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. » Ce passage révèle le rôle de Satan comme accusateur, portant des accusations contre le peuple de Dieu.
Quand Avraham demande à Sarah de se présenter comme sa sœur devant Pharaon, il entame un processus de vérité qui bloque l’autorité de Satan. En ne péchant pas par mensonge, il prive Satan de tout pouvoir sur eux. Cela nous enseigne l’importance de la vérité et du pardon comme armes spirituelles pour briser les chaînes des influences du passé. Satan nous attaque par le mensonge, et nous le désarmons par la vérité. La vérité est une arme car elle détruit les mensonges, brise les chaînes de l’oppression spirituelle et permet au croyant de se défendre contre les attaques de l’ennemi.
« Fautes avouées, fautes pardonnées. » Dans Proverbes 28:13, il est dit : « Celui qui cache ses péchés ne prospère pas, mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde. » Le premier acte de foi consiste à avouer ses péchés et à demander pardon. C’est ainsi que tout commence : la foi naît de l’aveu et du pardon. Voilà la foi d’Abraham.
Lorsqu’une personne avoue ses fautes à Dieu, elle entre dans une relation restaurée avec Lui. Le pardon est un acte divin qui nous purifie et nous permet de croître spirituellement. Ce processus nous invite aussi à pardonner aux autres, car, dans Yeshoua, nous apprenons que si nous pardonnons aux autres, Dieu pardonne aussi nos péchés.
Ainsi, les fautes avouées sont déjà pardonnées, non pas parce que nous les méritons, mais parce que Dieu est bon et miséricordieux. L’aveu de nos fautes nous permet de recevoir cette grâce infinie, nous libérant du fardeau de la culpabilité et nous ouvrant à une nouvelle vie en Lui. Dans le Messie, il n’y a plus de condamnation, car tout est payé et pardonné.
L’exemple ultime du pardon se trouve dans Yeshoua, qui a donné Sa vie pour le pardon des péchés de l’humanité. Dans Luc 23:34, Yeshoua a dit, alors qu’il était sur le bois : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » Il a payé le prix pour nos fautes, et en Lui, nous avons l’assurance que tout péché confessé est pardonné.
En affrontant nos démons du passé, nous nous opposons aux péchés. Le chemin peut être long, mais il est protégé. Le voyage d’Abraham nous enseigne à nous libérer des liens du passé. Les liens et les expériences du passé ont un impact profond sur l’inconscient. Ces influences peuvent créer des schémas de pensée, des croyances et des comportements qui persistent sans que nous en soyons toujours conscients. Les émotions sont souvent liées à des souvenirs. Certaines expériences peuvent laisser des « cicatrices émotionnelles » qui influencent nos réactions. Les liens générationnels, notamment ceux liés aux péchés, peuvent être vus comme des « chaînes invisibles » influençant l’inconscient.
Celui qui demande pardon entame un processus qui le lie à Dieu pour toujours et le détache du mal. Il entame sa bataille spirituelle et brise les ruses de Satan. Satan est l’incarnation de la tromperie : le mensonge fait partie de sa nature. Il utilise son pouvoir de séduction pour égarer les gens. Satan ne connaît que le langage du mensonge ; il agit uniquement par tromperie. Il consacre son existence à tromper les gens, s’opposant à la vérité. Et nous, nous consacrons notre existence à Dieu, qui nous a donné Yeshoua, la vérité et le pardon.
Dans le Messie, il n’y a plus de condamnation, car tout est payé et pardonné. Romains 8:1 : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Yeshoua HaMashiach. » Ce verset montre qu’en Yeshoua, nous ne sommes plus condamnés, car Il a pris sur Lui nos péchés. En croyant en Lui, nous sommes libérés de l’accusation et de la condamnation.
Romains 8:33-34 : « Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie. Qui les condamnera ? Le Mashiach est mort, bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous. » Ce passage affirme que Dieu Lui-même nous a justifiés par le sacrifice de Yeshoua. Personne ne peut donc nous accuser, car Yeshoua est notre défenseur et notre intercesseur devant Dieu.
1 Jean 2:1 : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Yeshoua HaMashiach le juste. » Ce verset montre que Yeshoua est notre avocat. Même si nous péchons, il intercède pour nous en raison de sa justice, non de la nôtre. Il nous défend contre les accusations, et en Lui, nous avons l’assurance de la miséricorde divine.
En Yeshoua, nous sommes libérés de l’accusation et de la condamnation ; Il est notre défenseur contre les accusations du passé.
En conclusion, la parasha Lekh Lekha nous offre bien plus qu’un simple récit d’obéissance et de départ. Elle révèle un chemin de libération et de transformation spirituelle. À travers l’appel d’Avraham, Dieu nous montre la puissance de la foi, de la vérité et de la repentance pour nous affranchir des chaînes invisibles du passé. Avraham, en se détachant des influences d’un environnement idolâtre et en répondant à l’appel de Dieu, nous enseigne que chaque étape de foi est un pas vers notre véritable identité, une identité que ni le passé ni les accusations de l’adversaire ne peuvent définir.
Shabbat shalom
L. B
Lecture de la parasha: Genèse: Chapitre 12 verset 1 à chapitre 17 verset 27.
Lecture de la haftarah: Esaïe: Chapitre 40 verset 27 à chapitre 41 verset 16.
Lecture messianique: Actes 7; 1,8. Romains: 3;19 à 5:6. Galates: 3;15,18. Colossiens: 2; 11 à15. Hébreux 7; 1,19.