Regarder dans la bonne direction.
Regarder dans la bonne direction.
La parasha Rééh, qui signifie Voyez, regardez, commence par cette déclaration de Moïse :
« Vois, je mets aujourd’hui devant vous la bénédiction et la malédiction ».
Elle met en garde contre l’idolâtrie et les faux prophètes, rappelle les lois alimentaires des animaux purs et impurs, interdiction du sang, les dîmes, la remise des dettes lors de la 7e année, et les trois grandes fêtes de pèlerinage : Pessa’h, Shavouot et Soukkot.
La Haftara nous promet que Dieu bâtira Jérusalem comme une cité de pierres précieuses.
Le regard est au centre de cette parasha.
Les yeux sont comme un radar : ils discernent formes, couleurs, visages, mais aussi la vérité cachée derrière les mots, bienveillance ou danger, amour ou tromperie. Pourtant, ce même regard peut devenir une porte de convoitise : les yeux convoitent les idoles, la nourriture interdite, les désirs impurs ; ils créent des besoins inutiles et se détournent parfois des vraies valeurs.
C’est pourquoi la Torah rappelle que même la nourriture est un test de vision. La nourriture impure séduit les yeux et obscurcit l’âme. Ainsi, les yeux sont à la fois le langage de l’âme et la porte du péché. Ils reçoivent du monde extérieur, mais révèlent aussi ce qui se trouve à l’intérieur : le visage et le regard reflètent l’état du cœur et l’orientation de l’âme.
La Neshama, l’âme profonde, s’exprime par les yeux. Elle cherche toujours une source spirituelle, elle se nourrit de ce qu’elle contemple. Voilà pourquoi la Torah nous avertit : « Ne mangez pas d’aliments impurs, ne regardez pas les idoles. » Car se tourner vers l’ésotérisme, les cultes étrangers ou les religions, c’est donner à la Neshama une nourriture interdite. Beaucoup s’y perdent : attirés par une fausse lumière, ils s’égarent dans des forêts obscures où la vision de l’âme s’assombrit.
Chaque niveau de l’âme a sa fonction, mais ici la Torah insiste sur la Neshama, l’âme des yeux et du visage. C’est là que nous comprenons l’histoire de Moïse : Quand il descendait de la montagne, son visage rayonnait comme un feu secret. C’était la lumière de sa Neshama, éveillée dans la présence du Très-Haut. Quand il parlait au peuple au Nom de l’Éternel, il retirait le voile : ses yeux devenaient comme des miroirs de l’âme, laissant passer la clarté divine. Mais lorsqu’il avait fini de transmettre les paroles de Dieu, il recouvrait son visage. Non pour cacher, mais pour garder la sainteté, afin que cette lumière n’appartienne qu’à Dieu et à Son peuple.
Ainsi est le mystère de l’âme : elle resplendit dans la rencontre avec l’Éternel, mais elle doit être protégée dans le monde. Comme un trésor voilé, la Neshama n’est pas livrée aux regards de tous, mais elle demeure un flambeau sacré, qui s’illumine seulement dans la communion avec Dieu.
La Neshama brille quand elle est en présence de Dieu ou quand elle transmet Ses paroles.
Lorsque le regard est bien orienté, la Neshama se connecte à la Torah, à la vérité et à la sagesse divine. Elle se nourrit de la lumière sainte. Les lois alimentaires ne sont donc pas de simples règles : elles lient la Neshama à la source supérieure. De la même manière, garder dans sa maison des objets liés à des cultes étrangers: statues chrétiennes, croix, bouddhas ou objets superstitieux détourne inévitablement la Neshama de sa vocation. Car même un simple regard oriente l’âme, soit vers la vérité de Dieu, soit vers le mensonge.
C’est pourquoi il est écrit :
« Vous ne suivrez pas vos yeux… » (Nombres 15; 39).
Nous sommes entrés dans le cycle des 7 consolations. Et avec cette parasha nous voyons la troisième consolation.
1 Adonaï Shammah – L’Éternel est là → La Présence (orge).
2 Adonaï Yir’eh – Dieu pourvoit → La Provision (blé).
3 Adonaï Roï – L’Éternel est mon Berger → La Guidance (vigne). Je rendrai ton Nom puissant.
Cette troisième consolation nous tourne vers le Messie, le Berger fidèle qui conduit son peuple. Après la présence et la provision, Dieu ouvre nos yeux pour nous guider vers le lieu qu’Il choisit : Jérusalem.
Moïse répète plus de 20 fois :
« Vous adorerez à l’endroit que l’Éternel choisira pour y faire résider Son Nom. »
Cet endroit, c’est Jérusalem, le cœur de la consolation.
Les yeux de l’âme s’attachent à ce Lieu du Nom.
Jérusalem devient le miroir de l’âme d’Israël :
celui qui la contemple avec des yeux purs voit déjà le Roi qui y régnera.
Voir Jérusalem, c’est voir le Messie.
Yeshoua dit :
« Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu » (Matthieu 5; 8).
Et encore :
« Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14; 9).
Les yeux purifiés reconnaissent le Bon Berger (Jean 10), Celui qui conduit ses brebis vers la Jérusalem céleste.
Ainsi, en cette parasha Rééh, le message est clair :
N’utilise pas seulement tes yeux de chair, mais ouvre les yeux de ton âme.
Fixe ton regard sur la Torah et sur Jérusalem, le lieu de Sa Présence.
Dieu a dit :
« J’ai choisi Jérusalem pour que mon Nom y réside »
Et encore :
« L’Éternel a choisi Sion, Il l’a désirée pour Sa demeure : c’est ici mon repos à toujours »
C’est une élection irrévocable : Jérusalem ne peut être ni partagée ni volée, et encore moins en faire une capitale pour les ennemis.
Le prophète Zacharie l’annonce :
« Jérusalem sera une pierre pesante pour tous les peuples ; tous ceux qui la soulèveront seront meurtris ».
Tant que le peuple d’Israël garde ses yeux fixés sur Jérusalem, elle reste inviolable.
Le Messie y viendra régner, non comme un roi étranger, mais comme le Roi d’Israël, confirmant que Jérusalem est l’héritage éternel d’Israël.
Et Jérusalem sera édifiée à Pessa’h, Shavouot et Souccot comme une cité de pierres précieuses : nos âmes restaurées par le sang de Yeshoua, qui purifie nos yeux et rend notre Neshama lumineuse.
Car celui qui regarde avec un cœur pur verra Dieu,
et celui qui fixe ses yeux sur Jérusalem, fera reculer tout les ennemis et verra le Roi apparaître dans Sa gloire !
Shabbat shalom
L.B
Lecture de la parasha : Deutéronome: Chapitre 11 verset 26 à chapitre 16 verset 17.
Lecture de la haftarah: Esaïe: Chapitre 54 verset 11 à chapitre 55 verset 5.
Lecture messianique: 1Jean: Chapitre 4 verset 1 à 6 et 1Corinthiens: 5: 9,13.